Les boues contiennent des matières organiques propres à fertiliser les surfaces agricoles.
Afin de stopper la fermentation des boues et neutraliser les odeurs, les boues sont chaulées en sortie de station d’épuration avant de rejoindre les plateformes de stockage en dehors des périodes d’épandage (de septembre à juillet).
Conformément à la règlementation de l’épandage, les éléments fertilisants, les métaux, les PCB et les HAP sont mesurés chaque mois. Cela constitue une étroite surveillance en continu des lots de boues destinés à l’épandage. Chaque année, les résultats demeurent très inférieurs aux seuils de la réglementation.
Une analyse des sols, avant et après épandage, est également réalisée. La Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement, de l’Aménagement et des Transports (DRIEAT) effectue des contrôles inopinés de la filière d’épandage et les résultats s’avèrent satisfaisants.
Valorisation énergétique des boues
Depuis plusieurs années, les élus du Siam ont engagé le syndicat vers la valorisation énergétique en décidant de la remise aux normes du four d’incinération des boues existant. Construit en 1992, la mise en service du four n’avait pas eu lieu en raison d’un changement de réglementation, le rendant hors normes. Opérationnel depuis mai 2013, le four a fait l’objet d’une remise aux normes et permettra la montée en température des digesteurs de la méthanisation .
Entre 2016 et 2020, en moyenne chaque année 3 000 tonnes de matière sèche de boues ont été incinérées.
Sous contrôle permanent, les systèmes de récupération de chaleur sont optimisés en continu afin de réduire la consommation énergétique de l’installation et tendre vers l’autosuffisance énergétique.
Le traitement des fumées
1. Dégradation des oxydes d’azote
La formation des oxydes d’azote (NOx) est d’une part, limitée à la source grâce à l’optimisation de nombreux paramètres comme la siccité des boues, les températures, la quantité d’air etc.
Les oxydes d’azote sont, d’autre part, dégradés chimiquement par injection d’ammoniaque en haut du four.
2. Récupération et économie de chaleur
Le récupérateur (R) refroidit les fumées à 580°C pour protéger les équipements et récupère les calories des fumées pour chauffer l’air de fluidisation avant son injection dans le four. L’économiseur (E) récupère les calories des fumées pour le circuit de chaufferie des locaux (rendement 95%) et refroidit les fumées à 250°C pour protéger les équipements suivants.
3. Elimination de la teneur en poussières
L’électrofiltre collecte les poussières grâce à un champ électrique. Son rendement est de 98%.
4. Elimination des polluants
Le réacteur : les acides (chlorhydrique, fluorhydrique et dioxyde de soufre) sont neutralisés par injection de bicabonnate de sodium. Les micro-polluants comme les dioxines, les furanes et le mercure sont piégés avec du charbon actif. Le filtre à manches : les réactifs qui ont précédemment piégé les polluants sont filtrés à cette étape. Régulièrement nettoyés, les filtres produisent les REFIBs.
5. Analyse des rejets en cheminée
Des mesures réglementaires sont réalisées et stockées en continu. Par ailleurs, des mesures de contrôle seront effectuées annuellement par des organismes extérieurs indépendants et les données stockées, vérifiées au titre des installations classées
Le fonctionnement du four
L’incinération consiste en l’oxydation de la matière organique contenue dans les boues d’épuration, préalablement déshydratées dans les centrifugeuses.
Un lit de sable fluidisé facilite la combustion des boues : les boues sont asséchées dans le lit de sable à 850°C. Elles sont ensuite broyées en fines particules par le sable mis en turbulence par de l’air pulsé par le bas. En deux secondes, la combustion est totale. Elle commence dans le lit de sable et s’achève dans le réacteur (entre 850 et 900°C).
L’air envoyé dans le sable est préchauffé par les fumées qui sortent du four à 650°C, optimisant ainsi la consommation d’énergie.
Le gaz n’est injecté que pour le démarrage du four, pour sa montée en température et d’éventuelles régulations de température.
Les boues sont autocombustibles, c’est-à-dire qu’à la température du réacteur elles brûlent sans apport de gaz.